Hôpital unique : notre intervention au conseil communautaire de l'agglo TLP le jeudi 27 janvier 2022

Publié le 30 janvier 2022 par Le blog PCF 65

Groupe Communistes et Partenaires – agglo TLP

Compte-rendu du Conseil Communautaire du 27 janvier 2022

Ce conseil communautaire n’était initialement pas prévu au calendrier. Quelques points techniques à l’ordre du jour ne nécessitant pas d’observations ou d’interventions de notre part. Puis à la fin de l’ordre du jour, une phrase énigmatique : « Débat sur les sujets techniques de la compétence de la CA TLP concernant le projet de l’hôpital à Lanne ». Autre surprise à notre arrivée à ce conseil : la présence du directeur des hôpitaux de Tarbes et de Lourdes, son équipe et une personne représentant l’ARS.

Nous devrions avoir l’occasion de débattre de nouveau sur le fond du projet. Nous avons ciblé, cette fois, notre intervention sur la nécessaire implication citoyenne qu’un tel projet doit impliquer.

A l’issue des débats, ce que nous retenons : le projet est quasiment bouclé et avance coûte que coûte ; l’avis des élus et des citoyens ne semblent intéresser personne ; les questions écologiques : c’est embêtant, mais c’est comme ça ; il y aura des surcoûts inévitables pour la collectivité (assainissement, transports,…).

Notre intervention :

Nous sommes satisfaits de pouvoir, enfin, nous exprimer sur ce projet d’hôpital dans cette assemblée. Nous avons bien compris que ce n’était pas une délibération, que cela ne concernait que les aspects techniques qui incomberaient à notre collectivité et qu’il n’y aura pas de vote.

Néanmoins, vous ne serez pas étonnés et vous comprendrez facilement que nous profitions de cette fenêtre pour nous exprimer.

Tout d’abord, nous souhaitons rappeler ce qui peut paraître une évidence mais qu’il est sans doute essentiel de redire ici : nous sommes opposés, avec tous nos élus du département, qu’ils soient conseillers régionaux, conseillers départementaux, maires, conseillers communautaires ou conseillers municipaux, nous sommes opposés à ce projet de nouvel hôpital.

Nous n’allons pas, ici, entrer dans le détail des raisons économiques, sociales, sanitaires ou écologiques qui entraînent cette opposition. Nous pouvons juste préciser que nous sommes inquiets quant à une diminution de l’offre publique de soins au profit du privé, notamment sur la ville de Tarbes. Vous pourrez relever que nous nous étions déjà opposés au premier projet d’hôpital unique il y a quelques années. Ce n’est donc pas une opposition de façade, opportuniste, mais une réelle opposition argumentée et réfléchie.

Nous avons commencé cette intervention en soulignant notre satisfaction de pouvoir nous exprimer sur ce sujet. Cette satisfaction reflète en fait l’inquiétude que nous avons sur la manière dont ce projet est conduit.

La crise sanitaire que nous traversons depuis maintenant deux ans, a permis de mettre en pleine lumière ce que malheureusement nous supposions déjà : la situation dramatique de nos hôpitaux publics. Cette crise a aussi pointé, il nous semble, la nécessité de porter les questions de santé au cœur des débats démocratiques.

Or c’est là, à notre avis, que le bât blesse : dans votre présentation, vous avez parlé de participation citoyenne, mais ce projet nous semble très éloigné non seulement de l’ensemble des élus mais aussi et surtout de l’ensemble de nos concitoyens. Ces citoyens peuvent légitimement avoir l’impression qu’une poignée de grands élus, d’experts et de membres de l’hôpital ou de l’ARS décident de tout, sans aucune consultation.

Un tel projet, structurant pour notre territoire, devrait, dans un premier temps être débattu dans toutes les assemblées concernées : conseils municipaux, conseil communautaire et conseil départemental. Même si ces assemblées n’ont pas de compétences spécifiques en termes de santé, il nous paraît important que les élus s’emparent de ce débat sur l’ensemble du territoire. Un vrai débat sur les enjeux de ce projet et non un débat au détour d’une motion, d’une modification de PLUI ou de questions techniques.

Il faudra, dans un deuxième temps, y associer l’ensemble des citoyens de notre territoire. On nous a présenté, lors d’assemblées précédentes, un nouveau pacte de gouvernance qui devait révolutionner nos pratiques démocratiques. Il est même fait référence à la possibilité d’organiser un référendum local. Si nous ne sommes pas en capacité de nous saisir de tels outils, ce pacte de gouvernance restera une coquille vide, et notre collectivité toujours plus éloignée des préoccupations quotidiennes de nos concitoyens.

N’ayons pas peur, du débat, de la démocratie et des citoyens. Organisons partout ces débats, argument contre argument, faisons vivre notre démocratie locale. Que chacun d’entre nous, élus, habitants de notre agglomération puissent se faire une idée et décider de façon éclairée. Tranchons tous ces débats par un vote. Cette démarche serait tout à l’honneur de notre collectivité.